M comme Mer

« C’est particulièrement jouissif de se sentir en harmonie avec les éléments, loin de toutes les mesquineries et turpitudes auxquelles on est confronté à terre. C’est la totale évasion, le trip absolu. Et puis il y a un formidable rapport charnel avec la mer. Même s’il y a la coque du rafiot entre elle et toi, tu la sens qui vibre, bouge, ondule, tressaille… en permanence sous toi, telle une femme avec qui tu ferais l’amour. A la différence qu’elle serait plutôt mante religieuse que femme aimante, la mer, cap de te becter une fois la petite affaire terminée. Elle est comme ça. Elle sait se montrer docile, câline, voluptueuse à souhait, puis virer chieuse, hargneuse, dangereuse, sans que tu n’aies fait quoi que ce soit pour la mettre en de tels états. Les rapports sont souvent compliqués avec elle et tout son attirail atmosphérique, mais on peut aisément lui pardonner, passer outre toutes ses sautes d’humeur, lorsqu’on est franchement mordu. A la vie, à la mort. Même lorsqu’on a posé définitivement son sac à terre, qu’on a cessé de lui caresser quotidiennement la croupe, le désir est toujours là et on ne peut mater ses formes, humer ses fragrances iodées, sans en être tout tourneboulé. »

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